Les Ruines de Tipasa : Les Edifices Extra-Muraux (Colline Koudiat Zarour à l'Est et Colline Ras el Knissa à l'Ouest).


Le rempart qui entoure la ville vient aboutir au rivage, sur la colline dite Ras el Knissa à l'Ouest, et sur la colline dite Koudiat Zarour à l'Est. Cet ouvrage à caractère défensif, est long de 2200 mètres et englobe une superficie de 60 hectares. Il comportait 37 tours dont les restes sont encore visibles. 

Le mur d'enceinte construit au premier siècle. ap.j est célèbre par la résistance qu'il opposa à l'attaque de Firmus. Son épaisseur pouvait atteindre 1.20 m par endroits pour une hauteur de 7 m.

Muraille Est : Koudiat Zarour.


Muraille Ouest : Ras El Knissa.


En dehors du rempart, sur la colline occidentale comme sur la colline orientale, se développent de vastes cimetières chrétiens. Le cimetière de l'Est contient la basilique de Sainte-Salsa, fouillée en 1891 par M. Gsell. Cette basilique s'est élevée sur le tombeau de la sainte martyrisée à Tipasa dans le premier tiers du IVe siècle .

Basilique de Sainte-Salsa



La Passion de la Sainte Salsa.

"Les parents de Salsa, habitants de Tipasa en Mauritanie étaient restés paiens. Ils amenèrent leur fille âgée de 14 ans, et déjà convertie à une fête qu'on célébrait dans ce lieux en l'honneur d'une idole, un serpent à tête dorée. Salsa jeta l'idole à la mer, et elle y fut précipitée à son tour par la foule furieuse. Le corp de la saint fut porté par les flots jusque dans le port. Des marin gaulois l'y recueillirent et l'ensevelirent. Cet évènement se passa à une époque ou le paganisme était déjà en déclin, sans doute vers le règne de Constantin...".   



. Érigée au IVe siècle avec les pierres de temples païens, la Basilique Sainte-Salsa fut découverte par Stéphane Gsell et l'abbé Grandidier. Cet ancien édifice religieux fut bâtit en dehors des remparts, au sommet de la colline, dite des temples. Elle était ornée de mosaïques dont il ne reste à peu près plus rien aujourd'hui.

Colline des Temples



La Basilique Sainte-Salsa était initialement de forme carrée de 15 mètres de côté. Au centre, une tombe bien conservée pour sa valeur religieuse est surmontée par un cippe de forme semi cylindrique. Cette tombe présente une épitaphe nous apprenant que celle-ci appartenait à Fabia Salsa, une matrone très probablement ancêtre païenne de Sainte Salsa.


L'édifice a subi d’importantes modifications durant la première moitié du VIe siècle. Il fut agrandie pour atteindre 30 mètres de long.



. Les Sépultures Chrétiennes qui se sont accumulées autour du tombeau de Sainte Salsa sont composés de sarcophages de pierre. Dans tous ces sarcophages, la cuve est monolithe, et le couvercle aussi. Ce dernier quand il n'était pas simplement posé sur la cuve, était fixé par un goujon de métal scellé au plomb, non visible à l'extérieur.


Les dimensions des cuves sont à peu près constantes : Elles ont environ 2,10 m de longueur (à l'extérieur), 0,75 m de hauteur, autant de largeur ; l'épaisseur des parois de la cuve est d'environ O,08  m, la hauteur du couvercle de 0,20 m

La majorité des cuves sont rectangulaires à l'intérieur et à l'extérieur ; du côté de la tête, quelques-unes sont cintrées à l'intérieur et rectangulaires à l'extérieur, quelques-unes sont cintrées à l'extérieur comme à l'intérieur.


Emplacement de l'Ancienne Nécropole Punique.



. Dans la nécropole Ouest, un mausolée chrétien circulaire de 20 mètres de diamètre repose sur un soubassement en pierres surmonté de demi-colonnes engagées dans un mur de protection. 


À l’intérieur, se trouve quatorze arcosolia (niches) qui abritaient chacune un sarcophage de pierre. La tombe la plus révérée se trouvait dans un enclos central. Plus tard ont été ajoutés d’autres sarcophages réservés aux fidèles désireux de se faire enterrer au plus près des tombes de martyrs ou de saints.



. Sur le promontoire de Ras Knissia, une stèle érigée en 1961 et gravée par Louis Benisti est dédiée à l’écrivain Albert Camus (1913-1960). On peut y lire cet extrait de « Noces à Tipasa » : « Je comprends ici ce qu'on appelle gloire : le droit d'aimer sans mesure. » Comme dans les inscriptions romaines antiques, le texte est gravé en une succession de lettres majuscules.